11h20: Départ de la maison, le moral au beau fixe.
11H26: Arrêt brusque: Je pense avoir oublié son portefeuille….
Après vérification que tout va bien de ce côté là, on peut réellement partir.
Etape de 506 km (dont environ 400 sous la pluie!!Cela nous permet de tester l'étanchéité de l’équipement.)
13H: Pique nique sur une aire d'autoroute.
Vue l'humidité et la température qui descend, je rajoute la doublure intérieure du blouson…
15h30: Pause chocolat chaud pour se réchauffer, un peu après Grenoble. Station service ou plusieurs motards font comme nous;
On discute (enfin surtout Fred!) des équipements Caberg avec le serveur du bar.
Vue l'humidité et la température qui descend (je l'ai déjà dit, mais ça s'amplifie) je rajoute la doublure du pantalon.
Heureusement, la moto tourne rond.
18h: Passage et petit détours à Douvaine où Fred a habité pendant 2 ans, alors qu'il travaillait à Genève.
18h40: Arrivée à l'hôtel du Port à Thonon les Bains, au bord du Lac Léman.
Accueil sympa des 2 motards dégoulinants par un réceptionniste lui même motard; il est donc conciliant…
Il nous offre la carte de la route des Alpes, avec le tracé conseillé.
Après un déballage impressionnant pour essayer de tout faire sécher, une bonne douche (encore de l'eau!!) il est temps de reprendre des forces: tartiflette et escalope savoyarde.
C'était l'étape la plus longue, qui nous a servi à atteindre le point de départ de cette route des Alpes;
Nous espérons qu'elle fût la plus humide; mais là c'est pas gagné….
Pensée du jour: C'est décidé,
On ne partira plus à Toussaint;
Mais plutôt au mois de juin,
Il paraît que c'est un mois agréable pour des vacances….
Pensée 2: Pluie et froid à Toussaint….
Beau temps en Juin…..
MARDI 17 JUIN 2008:
- Thonon………Beaufort: 135 km prévus
198 km effectués
Départ à 10h45: Génial il ne pleut pas! mais 1/4h après…..si !
Col des Gets: pas bien haut…
Col de la Colombière: 1618m: Il pleut à saut et on a presque failli le rater, tellement la vue est bouchée ;
On s'arrête au "bar-restaurant-souvenirs" du col, pour un chocolat chaud.
Belle ambiance de montagne, où les quelques touristes mangent une raclette devant un grand feu de cheminée! Au bar, une dizaine de motards anglais semble attendre le beau temps en buvant des chocolats chauds…
La pluie se calme un peu, ce qui nous incite à reprendre la route, faute de mieux.
Col des Aravis: 1486m: Beaucoup de brouillard pendant la montée; mais arrivés en haut le temps est un peu plus clément.
Col des Saisies: 1650m: La pluie semble enfin décidée à ne plus nous accompagner.
Descente magnifique avec énormément de cascades qui coulent à flot (et pour cause!)
Traversée du Grand Bornand dont on se souviendra: une multitude de beaux panneaux en bois pour indiquer tous les commerces de cette jolie bourgade; mais des panneaux indicateurs….aucun. Peut être qu'on les leur a tous volés? Ou n'ont-ils pas de service DDE?
Astuce: Serrez à droite en bas de la descente, il en reste quelques uns (de panneaux indicateurs) à la sortie du village….
Beaufort: 700m: Arrivée vers 16h. Pause bistrot; comme il est encore tôt nous décidons d'aller au lac de Roseland (sur le net, on a repéré un hôtel sympa au bord de l'eau)
Le décor est grandiose, impressionnant, malgré les nuages bas. On ne trouve pas l'hôtel mais on fait le tour du lac en revenant par la "route" d'Arrèches. En fait la route est à peine goudronnée, en lacets permanents et fait à peu prés la largeur de la moto.
Mais c'est très beau: C'est un subtil mélange entre crachin breton, brouillard londonien, mousson indonésienne, lac écossais…
Col des Prés: 1703m:
Retour à Beaufort et installation à l'Hôtel de la Roche: Accueil très chaleureux, et belle chambre au décor savoyard, fraîchement refaite: Bois, beaux dessus de lits, objets très déco, salle de bains superbe avec douche à l’italienne; bref chambre "Babésienne"(1) au dire de Fred.
Moment de détente bien agréable avant le dîner.
Journée de paysages magnifiques, belles forêts de sapins, énormément de cascades très hautes, grands prés verts (tu parles, avec ce qui tombe!!..) et régulièrement: pluie fine, plus forte, ou brouillard….et parfois tout à la fois!
(1): Babésien: Tout décor harmonieux ou objet raffiné, organisé et mis en place avec goût et délicatesse, faisant référence à la maison de notre amie Babé.
MERCREDI 18 JUIN 2008:
Appel du 18 juin….
Appel du grand col…
Beaufort……….Valloire: 187 km.
A peine réveillés, Fred ouvre les volets pour en avoir le cœur net: Il fait soleil!!
Une belle chambre, une bonne nuit, du soleil…..la journée commence bien!
Copieux petit déjeuner, échanges avec la patronne, qui nous précise qu'ils ont repris l'hôtel fin 2007 et qu'ils vont continuer de refaire les chambres et le reste. Quatre anglais s'installent à la table à côté; un peu plus tard nous prenons un dernier café en terrasse; les anglais sont eux aussi en terrasse, mais déjà à la bière…
Départ de Beaufort à 10h10: Re lac de Roselend, mais sous le soleil, ce qui nous permet de faire de belles photos. On s'arrête auprès d'une demi douzaine de motards du 57, qui cherche une autre demi douzaine de collègues "perdus" dans la montée…
Les bouses de vaches sont là pour nous prévenir que la route est encombrée par les ouvrières de Beaufort qui partent au boulot; cela nous permet aussi de tester le prolongateur de garde boue…
La montée est sinueuse, avec une alternance de routes humides, sèches, boueuses….
Cormet de Roselend: 1967m: Pas un chat sur la route, juste un groupe de 3ème âge au col.
Descente vers Bourg Saint Maurice. Ravitaillement de la moto; Fred est ravi de constater que la moto consomme très peu: 6L au 100 km, pour une GTR de 310 kg à vide, conçue avant le premier choc pétrolier….
Maintenant il fait chaud et la route est complètement sèche.
Fred se lâche un peu, et pousse les rapports jusqu'à 4000 tours/minute!.. (y a que moi qui trouve que ça fait déjà beaucoup)
Début de la "grande montée"….
Bref arrêt au barrage de Tignes et traversée de Val d'Isère qui ressemble plus à une "ville morte".
Entre les deux je m'essaye à une vidéo, en roulant, façon tour de France; mais je dois arrêter à cause d'un tunnel trop long….
Pas de touristes et la majorité des commerces est fermée. (on ne se plaint vraiment pas de cette constatation)
La montée devient aride, sinueuse, quasi lunaire, la neige apparaît. Le paysage est magnifique. Il y a toujours très peu de voitures, ce qui nous ravit. Juste quelques cyclistes et motards.
Col de l'Iseran: 2770m: Superbe arrivée sous un soleil radieux.
Séance photos, dans la neige, vidéo 360°, c'est grandiose…
Je précise que le col a été ouvert le 13 juin et que nous sommes le 17; la maison à souvenirs est encore fermée.
Soudain une dame vient directement sur nous: "c'est à vous? Je les ai trouvés la haut" et là, elle nous tend mes gants de moto!! Je me rappelle les avoir posés par terre pour prendre la vidéo.
Comment a-t-elle sû qu'ils étaient à nous? Après un bref regard circulaire on s'aperçoit qu'il n'y a plus que nous comme motards… Après l'avoir remerciée, Fred propose d'installer une ficelle accrochée aux 2 gants passant dans les 2 manches du blouson… vous savez, comme en maternelle!!
On entame la descente avec un mur de neige impressionnant de chaque coté de la route (voir photo).
On poursuit tranquillement, on déguste, on en prend plein les yeux; le paysage est toujours aussi beau….et le temps aussi.
On remarque également que le visage des cyclistes est très différent suivant qu'ils montent ou qu'ils descendent!Certains ont vraiment l'air de souffrir dans les montées et j'ai parfois envie de les pousser quand on les double.
Arrivée à Bonneval sur Arc: joli petit village au fond de la vallée, pittoresque, maisons de pierres, fleurs itou, itou…. Mais impossible de manger; resto "qui vient d'ouvrir et n'a rien à manger"!?, d'autres fermés, un autre "qui n'a plus trop de place"!? et enfin un dernier qui nous dit tout net "vue l'heure vous feriez mieux d'aller en vacances en Espagne" (il est 14h). Il accepte tout de même de nous servir rapidement le menu unique; patron bourru, décor hétéroclite et indescriptible… mais on mange…
Repus, nous repartons vers Modane; nationale dégagée, pâturages, peu de virages, on pourrait se passer du moteur (ça c'est Fred qui le dit!!) Puis, au terme d'une montée tranquille…grand virage à gauche et nous voilà directement au :
Col du Télégraphe: 1566 m. (col de lopette!!) Petit troquet super sympa, tôlier plein d'humour, café, coca glacé; on s'installe sur une table extérieure, posée sur un véritable gazon anglais… et pour faire durer le plaisir on écrit quelques cartes postales. Le patron nous précise tout de même que la veille il ne voyait pas la route depuis la porte de son bar (environ 10m) à cause du brouillard….
Nous repartons vers Valloire, étape de ce soir. Installation à l'Hôtel de la Poste que nous avions repéré sur Internet, style immense chalet suisse, croulant sous les géraniums aux balcons; de plus c'est un relais motards. Accueil convivial dans un hôtel, cette fois, plein à craquer. L'ambiance est cool, tous les locataires se détendent dans le jardin, et là…..nous retrouvons les 4 anglais de la veille, et ils boivent des bières!!
Fred et moi reprenons des forces autour d'une fondue savoyarde, enrichie de charcuterie!!!
JEUDI 19 JUIN:
Valloire……Vars: 127 km.
Après une bonne nuit, petit déjeuner copieux alors que l' hôtel est déjà presque vide;
Mais qui reste-t-il en fait? nous 2 et…..les 4 anglais!! Du coup la discussion s'installe; ils adorent la France et l'un d'eux a même une maison en Bourgogne; ils visitent les Alpes en prenant le temps, et n'ont pas l'air prêts de rentrer… J'avoue que l'anglais de Fred est largement supérieur au mien et je comprends ce qui se dit parce qu'il me le traduit!! A un moment pourtant je me lance dans une question simple et, joie…ils la comprennent (malgré "mon accent de classe de 6ème", comme dirait Marie!). Par contre Fred ma traduit la réponse…
Départ à 10h15 et on aborde tout de suite la montée vers le col du Galibier; il fait toujours aussi beau et la montée est grandiose. Sur le bord de la route on croise une marmotte partie chercher du papier d'alu pour envelopper le chocolat…
La neige réapparaît, on double des cyclistes, partis bien avant nous. Petite vidéo du dernier km avant le point culminant.
Col du Galibier: 2645 m: Là il y a du monde: surtout des cyclistes (dont le groupe qui a dormi au même hôtel que nous, mais partis à 8h!) des motards et quelques voitures.
Séances photos pour tous! Fred se retrouve avec tous les appareils des cyclistes; chacun veut SA photo avec tout le groupe.
Nous montons encore un peu plus haut, mais à pieds, jusqu'à la table d'orientation. Vue incroyable sur 360°: le massif des Ecrins, le Mont Blanc etc. On se sent vraiment tout petits. De là on voit la descente qui nous attend, avec ses grands lacets, et rien que d'y penser Fred en jubile d'avance. Cela se passe aussi bien que prévu; l'environnement est pelé, puis l'herbe verte et les fleurs réapparaissent; avec le massif des Ecrins au dessus c'est vraiment magnifique.
Nous arrivons à un carrefour de 4 routes, et cherchons la direction pour le col du Lautaret. Ne trouvant pas je descends me renseigner auprès d’un office de tourisme, qui semble se trouver là par hasard. "le Col du Lautaret? Vous y êtes".
Col du Lautaret: 2057 m: On a failli le louper!!…En fait ce col est un carrefour, et quand on arrive par ce côté il est impossible de voir la pancarte; et comme on n'a fait que descendre depuis le Galibier on a du mal à se rendre compte que c'est un col.
La descente se poursuit, tranquillement, avec cette fois de belles lignes droites, tentatrices pour le conducteur.
Le paysage devient de plus en plus méditerranéen; plus de neige, ni de forêts de sapins, mais de grands prés verts plein de fleurs.
Arrivée à Briançon, ville la plus haute d'Europe. Arrêt obligé pour laisser un petit message à Marie: souvenir, souvenir du "Club du Vieux Manoir", fort des Salettes, fort du chateau où Marie a travaillé à la réfection durant 3 étés, et qui lui laisse un super souvenir.
Il fait tellement chaud que l'on n'a même pas le courage de faire un tour dans la ville; il faut dire que l'on a nos équipements de moto sur le dos et nos casques à la main.
Reprise de la route.
Col de l'Isoard: 2360 m: Beaucoup de motards, un peu moins de cyclistes; le décor est vraiment pelé et caillouteux.
Détail sympa: à l'arrêt de la moto au niveau du col, le compteur indique exactement 20000 km. Et pour fêter l'événement nous achetons quelques bonbons au vendeur ambulant qui est installé là. Fred lui demande "si les affaires marchent"; et pour toute réponse il nous précise "qu'il neigeait encore il y a 3 jours…"
La descente reprend sur une belle route où Fred prend plaisir à se lâcher un peu; et je ne dis (presque) rien…
Ça sent bon le pin, et tout à coup on aperçoit un beau château sur un piton; ni une ni deux on décide de s'y rendre. C'est Château Queyras. Le seul petit problème est que la route est en réfection totale, le goudron a disparu, remplacé par du gravillon, et on essaye de se faufiler entre les énormes engins de la DDE. La GTR s'adapte et nous permet d'atteindre le village, au pied du château. Là nous trouvons une "épicerie, journaux, dépôt de pain, souvenirs, buvette, casse croûte à toute heure". L'accueil du propriétaire invite spontanément à la pause; il contraste surtout avec celui d'hier, bien qu'on débarque à peu prés à la même heure. Souriant et chaleureux, le "taulier" nous propose "l'assiette du randonneur" qui consiste à remplir une grande assiette avec tout ce qui nous fait envie dans sa boutique.; il n'y a plus qu'à choisir!! Il nous sert en terrasse, confortablement installés sous un parasol, assis sur un banc agrémenté de cousins… En "papotant" on apprend que le tour de France doit traverser le village dans juste un mois; on comprends mieux le sérieux des employés de la DDE qui continuent leur réfection, assidûment et en plein soleil. Le café ne nous sort pas de la douce torpeur qui nous envahit; une heure plus tard Fred s'arrache courageusement de son banc douillet. Direction Guillestre via la combe du Queyras.
Arrivés à Vars, on constate que les rues sont vides, et que tout est fermé, hôtels compris. Au fond d'un immense parking désert nous découvrons le syndicat d'initiative avec une employée isolée derrière un comptoir. Elle m'explique que comme la saison n'est pas commencée, il y a un hôtel “d'astreinte” un soir par semaine; et aujourd'hui c'est le Relais Napoléon. Nous nous y rendons directement; c'est l'authentique Relais Napoléon construit sous Napoléon III grace à un leg de Napoléon Ier en dédommagement des communes lésées par le passage des troupes.
Nous sommes à 2050m d'altitude, face à un petit lac, et il fait super beau. On "bulle" jusqu'à l'heure du repas: douche, glace, petite ballade; je m'aventure à tremper les pieds dans l'eau du lac dont la température se situe entre 6 et 8 degrés, et en les ressortant….le vernis à ongle s'écaille!! Petit temps "bouquin" et là…..je surprends Fred en flagrant délit de lecture de Voici et Closer!!
JEUDI 19 JUIN:
Valloire……Vars: 127 km.
Après une bonne nuit, petit déjeuner copieux alors que l' hôtel est déjà presque vide;
Mais qui reste-t-il en fait? nous 2 et…..les 4 anglais!! Du coup la discussion s'installe;ils adorent la France et l'un d'eux a même une maison en Bourgogne; ils visitent les Alpes en prenant le temps, et n'ont pas l'air prêts de rentrer… J'avoue que l'anglais de Fred est largement supérieur au mien et je comprends ce qui se dit parce qu'il me le traduit!! A un moment pourtant je me lance dans une question simple et, joie…ils la comprennent (malgré "mon accent de classe de 6ème" comme dirait Marie!). Par contre Fred ma traduit la réponse…
Départ à 10h15 et on aborde tout de suite la montée vers le col du Galibier; il fait toujours aussi beau et la montée est grandiose. Sur le bord de la route on croise une marmotte partie chercher du papier d'alu pour envelopper le chocolat…
La neige réapparaît, on double des cyclistes, partis bien avant nous. Petite vidéo du dernier km avant le point culminant.
Col du Galibier 2645 m: Là il y a du monde: surtout des cyclistes (dont le groupe qui a dormi au même que nous, mais partis à 8h!) des motards et quelques voitures.
Séances photos pour tous! Fred se retrouve avec tous les appareils des cyclistes; chacun veut SA photo avec tout le groupe.
Nous montons encore un peu plus haut, mais à pieds, jusqu'à la table d'orientation. Vue incroyable sur 360°: le massif des Ecrins, le Mont Blanc etc. On se sent vraiment tout petits. De là on voit la descente qui nous attend, avec ses grands lacets, et rien que d'y penser Fred en jubile d'avance; Cela se passe aussi bien que prévu; l'environnement est pelé, puis l'herbe verte et les fleurs réapparaissent; avec le massif des Ecrins au dessus c'est vraiment magnifique.
Nous arrivons à un carrefour de 4 routes, et cherchons la direction pour le col du Lautaret. Ne trouvant pas je descends me renseigner auprès de l'office de tourisme, qui semble se trouver la par hasard. "le Col du Lautaret? Vous y êtes".
Col du Lautaret 2057 m: On a failli le louper!!…En fait ce col est un carrefour, et quand on arrive par ce côté il est impossible de voir la pancarte; et comme on n'a fait que descendre depuis le Galibier on a du mal à se rendre compte que c'est un col.
La descente se poursuit, tranquillement, avec cette fois de belles lignes droites, tentatrices pour le conducteur.
Le paysage devient de plus en plus méditerranéen; plus de neige, ni de forêts de sapins, mais de grands prés verts plein de fleurs.
Arrivée à Briançon, ville la plus haute d'Europe. Arrêt obligé pour laisser un petit message à Marie: souvenir, souvenir du "Club du Vieux Manoir", fort des Salettes, du……où Marie a travaillé à la réfection durant 3 étés, et qui lui laissent un super souvenir.
Il fait tellement chaud que l'on n'a même pas le courage de faire un tour dans la ville; il faut dire que l'on a nos équipements de moto sur le dos et nos casques à la main.
Reprise de la route.
Col de l'Isoard 2360 m: Beaucoup de motards, un peu moins de cyclistes; le décor est vraiment pelé et caillouteux.
Détail sympa: à l'arrêt de la moto au niveau du col, le compteur indique exactement 20000 km. Et pour fêter l'événement nous achetons quelques bonbons au vendeur ambulant qui est installé là. Fred lui demande "si les affaires marchent"; et pour toute réponse il nous précise "qu'il neigeait encore il y a 3 jours…"
La descente reprend sur une belle route où Fred prend plaisir à se lâcher un peu; et je ne dis rien…
Ça sens bon le pin, et tout à coup on aperçoit un beau château sur un piton; ni une ni deux on décide de s'y rendre. C'est Château Queyras. Le seul petit problème est que la route est en réfection totale, le goudron a disparu, remplacé par du gravillon, et on essaye de se faufiler entre les énormes engins de la DDE. La GTR s'adapte et nous permet d'atteindre le village, au pied du château. Là nous trouvons une "épicerie, journaux, dépôt de pain, souvenirs, buvette, casse croûte à toute heure". L'accueil du propriétaire invite spontanément à la pause; il contraste surtout avec celui d'hier, bien qu'on débarque à peu prés à la même heure;.. Souriant et chaleureux, le "tolier" nous propose "l'assiette du randonneur" qui consiste à remplir une grande assiette avec tout ce qui nous fait envie dans sa boutique.; il n'y a plus qu'à choisir!! Il nous sert en terrasse, confortablement installés sous un parasol, assis sur un banc agrémenté de cousins… En "papotant" on apprend que le tour de France doit traverser le village dans juste un mois; on comprends mieux le sérieux des employés de la DDE qui continuent leur réfection assidûment et en plein soleil. Le café ne nous sort pas de la douce torpeur qui nous envahit; une heure plus tard Fred s'arrache courageusement de son banc douillet. Direction Guillestre via la combe du Queyras.
Arrivés à Vars, on constate que les rues sont vides, et que tout est fermé hôtels compris. Au fond d'un immense parking désert nous découvrons le syndicat d'initiative avec une employée isolée derrière un comptoir. Elle m'explique que comme la saison n'est pas commencée, il y a un hôtel d'astreinte un soir par semaine; et aujourd'hui c'est le Relais Napoléon. Nous nous y rendons directement; c'est l'authentique Relais Napoléon construit après les campagnes de Russie en dédommagement des dégâts provoqués.
Nous sommes à 2000m d'altitude, face à un petit lac, et il fait super beau. On "bulle" jusqu'à l'heure du repas: douche, glace, petite ballade; je m'aventure à tremper les pieds dans l'eau du lac dont la température se situe entre 6 et 8 degrés, et en les ressortant….le vernis à ongle s'écaille!! Petit temps "bouquin" et là…..je surprends Fred en flagrant délit de lecture de Voici et Closer qui traînent sur une table !!
VENDREDI 20 JUIN: (Anniversaire Isabelle)
Vars….Valberg: 161 km.
6h58: Réveil en sursaut par l'annonce d'un sms de Fabienne pour mon anniversaire; ça fait chaud au cœur, et il y en aura plusieurs tout au long de la journée.
De ce fait, grâce à Fabienne c'est le 1er jour où l'on part si tôt: 9h45 après un super p'tit déj. avec des confitures "maison" de myrtilles et framboises.
Temps splendide, beau ciel bleu, mais 16° dehors; ça ne va pas durer…
Col de Vars: 2108 m : Il y a des travaux sur plusieurs kilomètres et il n'est pas sûr que l'on puisse poursuivre par cette route; on le tente surtout que le paysage est vraiment beau. Finalement on passe sans problème, ce qui évite un grand détours.
Par contre à Jausiers le détours s'impose; direction col de la Bonette; la montée est à couper le souffle: prés verts, petits torrents, grands lacets, "forteresses" caillouteuses, perspectives hallucinantes, un peu de neige, la température qui monte, tout cela jusqu'au sommet; à nouveau en montant la végétation fait place au cailloux, mais plus noirs. On double quelques cyclistes.
Col de la Bonette: 2803 m : Point culminant de notre périple. Au sommet…des fous à vélo, quelques motos, et un, encore plus fou, en camping car (sachant que faire demi-tour sur place relève de l'exploit). Le paysage a du mal a être décrit. On voit à perte de vue, et l'on se sent tout petit. Il fait très chaud avec notre équipement moto, et on renonce à faire à pieds la dernière montée qui mène à 2880m.
Devant le gros rocher on prend LA photo. Explication: Dominique et Odile (du forum GTR) sont montés ici en moto; ils ont pris une photo devant le gros dolmen signifiant le point culminant de la route et s’en servent comme avatar sur le forum. Sachant que nous ferions le détours, Fred l'avait enregistrée dans son portable pour avoir le modèle; et à l'anglais qui est chargé d'immortaliser l'instant, il insiste sur le fait qu'il veut "the same photo" en la montrant sur son téléphone... Avis aux prochains visiteurs du col de la Bonette; qu'ils n'oublient pas de nous envoyer leur cliché!
On redescend tranquillement en prenant des photos; en montant nous étions tellement impatients qu'on ne s'est pas arrêtés pour en faire.
Tout est très vert, les ruisseaux et cascades nombreux, un petit pont de bois semble avoir été posé là pour compléter le décor; on se croirait dans "la petite maison dans la prairie"; mais Fred ne s'appelle pas Charles Ingals et ne va donc pas couper du bois!!
Traversée de Barcelonnette, et on s'engage dans les gorges du Bachelard, interdites aux caravanes et aux véhicule de plus de 3,5 tonnes… on comprend vite pourquoi!! On passe plusieurs fois d'un côté à l'autre des gorges par des petits ponts très étroits.
Nous sommes complètement seuls tout le long de la montée; et à la sortie d'un virage on découvre un hameau avec une seule longue maison flanquée de 4 portes: Epicerie, bar, hôtel, restaurant. C'est pittoresque et on décide d'y manger. La propriétaire semble avoir l'âge de la maison, mais elle ne perd pas le nord question prix…elle a dû passer directement des francs aux euros!!
On continue notre montée jusqu'au Col de la Cayolle: 2326 m: RE neige, petits lacs, photos etc.. Je pourrai me vanter d'avoir eu les pieds dans la neige pour mon anniversaire! Vue la date je pense que ça doit vraiment être le 1ere fois.
On croise un bouquetin, des marmottes, et on passe devant la source du Var.
On attaque une belle descente qui nous confronte à un temps de plus en plus chaud. J'ai bien fait de ne pas mettre mon Damard aujourd'hui, ni la doublure du blouson!!
Col de Valberg: 1672 m: on le franchit juste avant le village du même nom. La station, elle, est à 1700 m. On y arrive vers 16h; les propriétaires de l'hôtel Blanche Neige nous accueillent de manière fort sympathique, et nous font même choisir la chambre. La encore il n'y aura que 2 chambres occupées; nous et un autre couple de motards (bien sur !!)
On prend un temps de détente bien mérité en se promenant dans Valberg; je trouve enfin des petits cœurs en bois comme j'en cherchais depuis Beaufort. Pendant que Fred va chercher le porte monnaie pour m'en offrir, le propriétaire de la boutique (environ 75 ans) me raconte l'histoire et l'évolution du village depuis trois générations, plus les querelles de clochers!!
Dîner d'anniversaire dans un très bon restaurant conseillé par l'hôtel.
22h47 dernier sms d'anniversaire: c'est Romain, normal c'est un couche-tard, mais j'apprécie.
SAMEDI 21 JUIN:
Valberg…..Castillon......Menton: 141 km
P'tit déj. sympa, et patrons de l'hôtel aussi!
Départ à 10h15.
A peine partis, nous sommes brusquement freinés par un énorme troupeau d'environ un millier de moutons en transhumance; plutôt que de rouler à 2 km/h on s'arrête; nous les voyons lentement progresser sur la route sinueuse; enfin les bergers les parquent sur un grand champ et on peut passer, dans un concert de bêlements!
Col de la Couillole: 1678 m: suivi de prés par le
Col Saint Martin: 1500 m: au lieu dit La Colmiane; après ce qu'on a connu ça commence à faire rire… Petite station de ski, ou l'on fait une pose bistro; il est presque midi.
Les paysages sont définitivement différents; très méditerranéens avec de bonnes odeurs de pins.
Descente vers la Roquebilière; on se perd un peu et on fait un détours par le petit village du Belvédère; enfin on trouve un panneau Col du Turini.
La montée est superbe; il fait très chaud mais la route étroite est en partie ombragée, ce que l'on apprécie d'autant plus.
Col du Turini: 1607 m: on hésite un peu car on est à un carrefour et rien ne l'indique vraiment. On mange au col même et on apprend que le panneau indicateur de ce col mythique du rallye de Monte-Carlo est régulièrement volé! (donc inexistant aujourd'hui)
Casse croûte sympa dans cette petite auberge qui attend 20 motards pour le soir même.
En discutant le patron nous parle du printemps "pourri" qui vient à peine de finir: 40 jours de pluie entre février et mars; 2 cafés servis durant toute une semaine de mars… On comprend qu'il craque un peu et qu'il ait envie de parler.
Reprise de la descente vers Sospel. Il fait une chaleur étouffante et on "dégouline" sous nos blousons. C'est une route étroite avec des "épingles" super serrées; C'est plus de la chute libre qu'autre chose. On perd plus de 1000 m en une poignée de virages.
Arrivée à Sospel en plein mariage, fête de la musique et il fait 35°….
On se heurte à notre 1er hôtel complet; vue la foule et le bruit on décide de "pousser" jusqu'à Castillon, ce qui nous permet de passer un col de plus;
Col de Castillon: 706 m: de plus en plus minable :-) On trouve une auberge style vieux mas provençal avec une piscine.
Après un bon bain dans la piscine, et comme il est encore tôt, on décide d'aller dés maintenant à Menton; cela nous permettra de faire le plein de la moto pour repartir demain, sans oublier que c'est le point final de notre périple "la route des grandes Alpes".
La descente est sympathique et rapide; on a l'impression de tomber directement dans la Méditerranée. Dans la ville c'est l'inverse de tout ce que l'on a connu cette semaine: énormément de monde, hyper bruyant, de plus c'est la fête de la musique ce qui amplifie tout. Après avoir eu du mal à trouver de l'essence, nous voici enfin sur la plage; et bien sûr je trempe les pieds dans l'eau…Fred attend que je tombe, mais non !!..
Le soleil se couche doucement et donne une jolie lumière; on a cette impression de but atteint:
Lac Léman…. Menton, en passant un maximum de cols.
On dîne dans un petit resto sur la plage, avant de remonter dans le calme et la douceur de la nuit estivale.
DIMANCHE 22 JUIN:
Castillon………..Montpellier: 407 km.
Lever comme d'habitude et départ idem.
Aujourd'hui pas de cols, ni de petites routes sinueuses, de cyclistes ou de marmottes, mais pas mal de kilomètres, et presque tout par autoroute.
Le retour se passe sans encombre, à part qu'il fait une chaleur torride, et que l'on souffre sous nos équipements.
Au péage d'Aix en Provence, alors que l'on fait la queue, on se trouve côte à côte avec un couple d' allemands à moto; Fred fait un bond en voyant leur habillement: short, débardeur, et claquettes aux pieds…….sans commentaire et sans parler du fait qu'ils repartent à fond sur l'autoroute…
A Arles, je demande une petite pause "soulagement de fesses"; on en profite pour se ravitailler un peu; ça va mieux mais il fait toujours aussi chaud.
Arrivée à Montpellier vers 16h, la boucle est bouclée…
A peine le temps de ranger mes affaires, que Fred me propose de passer la soirée chez lui.
Et là…..surprise: il avait tout organisé avec Marie pour fêter mon anniversaire. C'est super, il y a là Marie et Romain, Julie, et nous deux. On les fait tout de suite profiter de notre vécu de la semaine.
Magnifique périple de la "Route des grandes Alpes" qui finit par une belle soirée.
On gardera en mémoire des paysages grandioses, à couper le souffle, des décors en 360°, des prés verts, des marmottes, de la neige, des dénivelés impressionnants, l'air pur et le calme en pleine nature, et des rencontres de gens forts sympathiques.
Et surtout: une magnifique semaine "à nous deux"……
Pour mon premier long voyage, ce fut un magnifique voyage ... qui en appelle d’autres.
Isa